De l’enfance à la résilience

L’enfance est une période cruciale dans le développement d’une personne. La toute petite enfance va construire notre capacité à nous attacher et à nous détacher en sécurité. Très rapidement et tout au long de la vie, c’est l’estime de soi qui se construira et évoluera. Selon les étapes et épreuves de la vie, l’enfant sera amené à mettre en place des ajustements pour se protéger, qui plus tard pourront avoir un impact dans sa relation aux autres ou avec lui-même.

L’enjeu d’attachement

Jusqu’à ses 3 ans, l’enfant s’il est bien sécurisé et aimé par sa figure maternelle métabolisera un enjeu d’attachement sécure. L’enjeu d’attachement est un fondement qui permet d’être bien avec les autres, mais aussi avec soi-même : de s’attacher, se détacher, de vivre l’absence et la séparation sans perdre pieds, de ne pas se sentir abandonner, de ne pas laisser à l’autre la responsabilité de combler un vide ou de rassurer des peurs.

Nombreux sont ceux et celles qui ont développés un enjeu d’attachement partiellement métabolisé. Dans ce cas, les effets se feront ressentir dans les relations à différents degrés.

Cet enjeu est très difficile à faire évoluer soi-même. La psychothérapie est alors une seconde chance développementale qui permet d’y parvenir, en ayant pris conscience de ses manques, de ses agissements, de l’effet qu’ils ont sur nous et les autres, en les acceptant et en les travaillant.

L’enjeu d’estime de soi

L’enjeu d’estime de soi lui se construit dès la petite enfance et tout au long de la vie, il est davantage fluctuant et peut donc évoluer positivement comme négativement selon les expériences.

Une bonne estime de soi fait que l’on se considère important, et que l’on considère les autres tout aussi important. L’estime de soi peut avoir des effets sur l’attachement, l’inverse est également vrai.

En psychothérapie, nous sommes amenés à regarder la métabolisation des enjeux d’attachement et d’estime de soi car ils sont souvent à l’origine de difficultés ressenties dans le présent.

La vie est un chemin

L’enfant est bien entendu totalement dépendant de ses parents, de ce qui lui est inculqué, de ce qu’il va vivre. Dans des moments difficiles, il pourra être amené à mettre en œuvre des ajustements (alors) créateurs qui lui permettront de mieux vivre ce qu’il traverse. Ces ajustements pourront plus tard se transformer en ajustements conservateurs, car leur impact sur la vie vécue pourra être gênant. Par exemple, un enfant qui lorsqu’il s’exprime est systématiquement rabaissé pourra faire l’ajustement (alors) créateur d’arrêter de donner son avis pour éviter d’avoir à ressentir cela. Plus tard, cet ajustement deviendra conservateur s’il empêche l’individu de s’exprimer dans ses relations, de donner son avis. Pire, s’il se dit que son avis n’a pas d’importance.

Nous disposons tous et toutes de facteurs de risques et de facteurs de résiliences. Ils vont influer sur la métabolisation de nos enjeux d’attachement et d’estime de soi. Ils sont personnels et n’ont pas le même impact d’un individu à l’autre. Ils peuvent concerner tous les aspects de la vie. Ils peuvent être par exemple : sociétaux, sociaux, économiques, émotionnels, le quartier dans lequel on vit, la présence des parents, les personnes que l’on croise dans nos vies, les encouragements que l’on a reçu, l’amour que l’on a ressenti, la protection vécue.

Finalement, la vie est un chemin que l’on parcourt individuellement, semé d’embuches et de bonnes surprises ou d’aides, qui nous accompagnent dans notre développement. Des facteurs de résiliences, comme par exemple des amis, un parent, qui va encourager, aimer, vont aider à avancer et à se construire en sécurité. D’autres au contraire, des facteurs de risques, vont compliquer ce chemin et insécuriser.

Seul.e, il est très difficile de faire évoluer la métabolisation de ces enjeux, mais aussi de croyances qui gênent, de sortir de schémas répétitifs qui nuisent (que nous appelons Gestalts inachevées en Gestalt Thérapie). La psychothérapie permet de faire évoluer positivement ces différents aspects. C’est une chance que l’on s’offre, une deuxième chance développementale.

La chance de pouvoir être mieux avec soi, avec les autres, avec ce qui nous entoure. D’accepter notre responsabilité, notre capacité de choix. D’arrêter de s’épuiser dans des zones dans lesquelles nous n’avons pas d’influence. De ne plus systématiquement souffrir ou faire souffrir, d’arrêter de reproduire des schémas répétitifs, de ne plus se laisser guider par des croyances que nous nous sommes créées à tort ou qui nous ont été inculquées, de nous permettre de sortir des ajustements que nous avions mis en place à une période de notre vie pour nous protéger mais qui depuis sont devenus des ajustements conservateurs qui nous mettent en position de victime, nous empêchent d’être maîtres de nos vies et nous font souffrir.

La résilience se travaille. L’enfance fournit les fondations sur lesquelles nous allons construire nos vies. Notre chemin de vie nous amène à construire par dessus de façon plus ou moins solide, stable dans le temps, adaptable aux évolutions de la vie. La psychothérapie peut alors être vue comme une façon d’entretenir ce qui a été construit et de réparer ce qui doit l’être.

Nous prenons plutôt naturellement soin de notre santé physique, pourquoi ne pas en faire autant avec notre santé mentale, émotionnelle et psychique ?

Je suis François Créach, je vous reçois à mon cabinet ou en visio. N’hésitez pas à me contacter pour plus d’informations ou pour convenir d’un rendez-vous.