Une anxiété en résonance avec le monde extérieur
L’écoanxiété, un mot qui semble encore émergent, reflète pourtant une réalité profondément ancrée dans l’expérience humaine : notre angoisse face aux bouleversements de notre environnement. Plus qu’une simple peur, elle devient un prisme à travers lequel nous observons nos vulnérabilités, nos responsabilités et nos espoirs dans un monde en mutation.
Dans cet article, je vous propose de plonger dans les racines de l’écoanxiété, d’examiner ses répercussions sur nos vies, et de découvrir des approches pour la traverser avec sérénité. En tant que Gestalt praticien, j’explorerai également comment cette approche humaniste peut offrir des outils précieux face à cette forme particulière d’anxiété.
Qu’est-ce que l’écoanxiété ? Une nouvelle terminologie pour une vieille angoisse
L’écoanxiété est une anxiété directement liée aux changements environnementaux et aux crises écologiques. Ce terme, popularisé dans les années 2010, décrit une réponse psychologique à la dégradation des écosystèmes, au réchauffement climatique, et à la disparition des espèces.

Contrairement à d’autres formes d’anxiété, l’écoanxiété se nourrit d’une réalité concrète et mesurable : la transformation rapide de notre planète sous l’impact des activités humaines. Pour les personnes les plus sensibles, elle se manifeste par un mélange de désespoir, de culpabilité et d’un sentiment d’impuissance face à l’ampleur des défis environnementaux.
Les multiples facettes de l’écoanxiété
- Peur de l’avenir : imaginer un monde invivable pour soi ou pour ses enfants.
- Culpabilité écologique : ressentir un poids moral pour ses choix de vie (consommation, alimentation, déplacements).
- Sentiment d’impuissance : se confronter aux limites de son action individuelle face à des problématiques globales.
Un miroir de l’anxiété universelle : L’incertitude et l’impuissance comme socles communs
L’écoanxiété partage des traits communs avec d’autres formes d’anxiété : elle émerge souvent de l’incertitude et du sentiment d’impuissance. Dans un monde hyperconnecté, où les informations circulent rapidement, il est difficile d’échapper à la gravité des crises écologiques.
Les médias, bien qu’essentiels pour alerter et informer, peuvent également amplifier les angoisses en insistant sur les catastrophes imminentes. Ce flux constant d’informations pousse à une vigilance accrue, parfois excessive, que la Gestalt Thérapie identifie comme un mécanisme d’« hypervigilance ».
La clé : retrouver sa zone d’influence.
En Gestalt, nous travaillons sur la notion de « zone d’influence ». Lorsqu’une personne s’inquiète de ce qu’elle ne peut contrôler, elle gaspille une énergie précieuse et alimente un sentiment d’impuissance. À l’inverse, en identifiant ce qui dépend d’elle, elle peut agir de manière alignée et efficace, réduisant ainsi son anxiété.

Les impacts de l’écoanxiété sur la vie quotidienne
L’écoanxiété ne se limite pas à une réflexion intellectuelle sur les problèmes environnementaux. Elle peut impacter profondément nos corps, nos relations et notre psyché.

Les symptômes physiques et émotionnels
- Troubles du sommeil : insomnies ou réveils nocturnes liés à des pensées obsédantes.
- Tensions corporelles : douleurs musculaires, migraines, sensation d’oppression dans la poitrine.
- Troubles de l’appétit : perte ou excès d’appétit en réaction au stress.
Les impacts relationnels et sociaux
- Isolement : difficulté à partager ses angoisses avec des proches moins sensibles à ces problématiques.
- Conflits : tensions autour des choix de vie (exemple : désaccords sur l’alimentation ou les modes de transport).
Les impacts existentiels
- Perte de sens : remise en question du travail ou de projets perçus comme déconnectés des enjeux écologiques.
- Burn-out militant : épuisement dû à un engagement intensif dans des causes écologiques.
Comment la Gestalt Thérapie aide à traverser l’écoanxiété
Une approche centrée sur l’ici et maintenant
La Gestalt Thérapie, en tant qu’approche humaniste, met l’accent sur l’expérience présente. Elle invite à explorer ce que l’on ressent dans l’instant, sans jugement, pour mieux comprendre ce qui se joue en nous.

Quelques outils Gestaltistes utiles face à l’écoanxiété :
- L’accueil des émotions : En Gestalt, toutes les émotions sont valides et méritent d’être explorées. Face à l’écoanxiété, cela signifie reconnaître sa peur, sa colère ou sa tristesse, et non les réprimer.
- La prise de responsabilité : Identifier ce qui dépend de soi dans une situation donnée, sans chercher à tout porter sur ses épaules.
- L’ajustement créateur : Transformer une situation anxiogène en opportunité de croissance et d’action alignée avec ses valeurs.
Des pistes concrètes pour alléger l’écoanxiété
1. Revenir à l’essentiel : ses besoins et valeurs
Prenez un moment pour clarifier vos besoins fondamentaux et vos valeurs profondes. Ces deux éléments sont des ancrages qui permettent de rester aligné, même face à des incertitudes globales.
Exercice Gestaltiste :
- Posez-vous la question : Qu’est-ce qui est vraiment important pour moi ici et maintenant ?
- Écrivez trois actions concrètes que vous pouvez mettre en œuvre aujourd’hui pour honorer vos valeurs.
2. S’engager à son échelle
L’écoanxiété s’accompagne souvent d’un sentiment d’impuissance. En recentrant votre énergie sur des actions à votre portée, vous reprenez du pouvoir sur votre réalité.
Exemples :
- Réduire sa consommation d’énergie.
- Privilégier des aliments locaux et de saison.
- Rejoindre une communauté ou une association locale engagée pour l’environnement.
3. Cultiver la résilience émotionnelle
Apprenez à traverser les émotions difficiles plutôt qu’à les fuir. Pour cela, les techniques de pleine conscience et de respiration peuvent être des alliées précieuses.
Pratique :
Chaque matin, prenez 5 minutes pour respirer profondément et observer vos pensées sans les juger. Cette pratique vous aidera à renforcer votre capacité à rester présent, même dans des situations stressantes.
Au-delà de la thérapie : La Gestalt comme philosophie de vie
La Gestalt n’est pas seulement une psychothérapie, elle est aussi une philosophie de vie. Elle propose une vision holistique de l’existence, où chaque crise peut être vue comme une opportunité de croissance.

Appliquer cette philosophie à l’écoanxiété :
- Accepter l’impermanence : Le monde est en constante évolution, et nous ne pouvons pas tout contrôler. L’acceptation est une clé pour réduire l’anxiété.
- Créer du lien : L’écoanxiété est souvent amplifiée par le sentiment d’isolement. Cherchez à tisser des liens avec des personnes partageant vos préoccupations.
- Célébrer les petites victoires : Chaque geste compte, même s’il semble insignifiant.
Transformer l’écoanxiété en levier de changement
L’écoanxiété est un défi de notre époque, mais elle peut aussi devenir une source de transformation. En prenant soin de notre monde intérieur, nous pouvons mieux agir sur le monde extérieur. L’accompagnement que je propose qui s’appui sur la Gestalt Thérapie, permet de vous reconnecter à l’ici et maintenant, vous offre des outils pour traverser cette anxiété et retrouver une vie alignée sur vos valeurs.
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